Publié le 9 septembre 2006
In english: some time ago, I was recommended to Christophe Loustau, Recipient of the prestgious Richard Morris Hunt Fellowship. Christophe’s research project was to document the original New York City – San Francisco transcontinental railway across the United States. I did an amalgamation of many of my usual railway & architectural history presentations. This presentation completely zapped every single word of french vocabulary I knew, as I’m sure that it did the same for Christophe’s english. An entry from Christophe’s journal follows, which can be seen at www.christopheloustau.com . Maintenant, en Français:
Darrel G. Babuk est un passionné de transport ferroviaire. Il est architecte AIA, membre de l’institut royal d’architecture du Canada, reconnu comme LEED AP (Leadership in Energy and Environmental Design Accredited Professional) et associé chez DLK Civic Design à Chicago. Il travaille pour différents clients comme Chicago Transit Authority sur le développement de leur réseau de transport. Actif dans le milieu associatif local, professeur à l’école d’architecture de Triton College et féru d’histoire de l’architecture, il participe à de nombreuses conférences pour faire partager cette passion. D’origine canadienne, il a grandi dans les gares même de Grassy Lake et Vulcan, Alberta dans les prairies de l’Ouest canadien où son père était opérateur télégraphiste. Notre rencontre s’est faite ici, à Chicago où nous avons traversé en long et en large la ville et sa banlieue dans sa superbe Chevrolet Corvair de 1965. Chicago a toujours été la plaque tournante commerciale dans le transport des marchandises des Etats-Unis. Sa position stratégique au croisement des Grands Lacs et des canaux et le formidable essor de son réseau ferroviaire en ont fait le berceau d’innovations architecturales et techniques. Nos différentes escales nous ont menées à parcourir différents thèmes étroitement liés au réseau ferroviaire : gare, entrepôts de fret et ponts ferroviaires et, à l’incontournable Frank Lloyd Wright.
A la fin du XIXe et au début du XXe siècles, plus d’une vingtaine de compagnies ferroviaires convergées vers Chicago. Six gares principales les accueillaient. Aujourd’hui, sur ces six gares, il ne reste plus que deux d’entre elles : Dearborn Station qui a été reconverti en complexe de restaurants et de services et Union Station qui est toujours utilisée par Amtrak. Les autres ont été détruites pour faire place à l’appétit des constructeurs. Union Station est l’œuvre de la compagnie d’architectes Graham, Anderson, Probst & White exécutée entre 1913 et 1925. Elle est l’un des plus beaux exemples de l’architecte néo-classique de la ville. A l’origine, elle était implantée sur deux blocs avant que celui côté Est, le long du canal, soit en partie démoli pour implanter un tour de bureaux. De ce bâtiment, seules les voies en sous-sol sont toujours existantes et encore en fonction.
De ces gares majeures implantées en cœur de ville près du Loop, qui est le nom du métro aérien qui dessert le centre de la ville en formant une boucle, les trains se dirigeaient vers la proche banlieue où chaque gare formait alors le centre d’un nouveau quartier, d’une nouvelle communauté. Celle-ci se développait autour de la gare sur un rayon d’un kilomètre environ, distance pouvant être facilement parcouru à pied. Les gares de Riverside et River Forest, que nous avons visité, sont deux exemples de ce développement. Ce modèle a été étudié et promu par Sir Ebenezer Howard dans son livre « Garden Cities of Tomorrow » en 1902, basé sur sa thèse de 1898.
Du fait de son réseau dense de canaux navigables, l’accès à la ville par les voies ferrées nécessitait la construction de ponts permettant la libre circulation des bateaux. Après le grand incendie de 1871, de nouveaux principes de ponts métalliques sont construits par les compagnies ferroviaires permettant de libérer le passage. Plusieurs systèmes sont inventés par leurs ingénieurs : pont tournant (swing-span bridge), pont à bascule (bascule bridge), pont transbordeur (vertical-lift bridge), … Plusieurs de ces ponts ferroviaires sont en cours de protection par la ville de Chicago dont le pont tournant de la compagnie Illinois Central Railroad, le pont basculant de la compagnie St Charles Air Line, le pont basculant de la Pennsylvania Railroad appelé « Eight Track » et le pont transbordeur de la même compagnie. Tous ces ponts ont un fort impact dans le paysage, souvent industriel, dans lequel ils se trouvent. Leur préservation est un repère important de l’histoire ferroviaire de la ville de Chicago.
De cet intense transit, les entrepôts de fret de l’Union Freight Station sont encore visibles. Ces imposants bâtiments de plusieurs centaines de mètres de long sur une cinquantaine de large et sur cinq étages de haut montrent l’impressionnante capacité de stockage que devait avoir la ville de Chicago. Aujourd’hui, ces bâtiments sont en majorité utilisés pour leur fonction originale. Toutefois, pour quelqu’un d’entre eux, des reconversions en loft commencent à se faire.
D’autres traces restent toujours visibles comme les silos de stockage (grain house). Ils sont les précurseurs des premiers gratte-ciels. Suite au grand incendie de Chicago, le bois avait été abandonné au profit du béton armé, leur donnant cette silhouette qui a inspiré Le Corbusier dans son livre « Vers une architecture ». Aujourd’hui, ces ouvrages sont à l’abandon.
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